mardi 31 janvier 2012

FLASH BACK


Je me revois enfant
Sur la place du marché
Un dimanche matin
De bleu auréolé
Ma main toute menue
S’agrippant à ses doigts
Le suivant comme une
Grande très fière
De mon papa
Il s’arrêtait parlait
Et je faisais de
Même  me donnant
De l’importance
Comme un paon
De sa roue
Distribuant sourires
Clins d’yeux
De connivence
A droite à gauche
Peu importe
J’avais très fière
Allure
Il faut dire
Que jadis il
M’appelait
Sa princesse
Et un peu de cet honneur
Dans ma tête
Est resté
Lui souriait sous cape
Regardant ma kermesse
Me punissait
Des lèvres
Mais ses yeux
Brillaient
Il était fier pardi
De sa petite
Donzelle
A la langue bien pendue
Qui lui est d’ailleurs
Restée
Complices nous
L’étions
Sur la place
Du marché
Un dimanche matin
De bleu auréolé

Maria Concetta Bisogno 

lundi 30 janvier 2012

LA DIFFERENCE


Ta main blanche
Repose sur ma main noire
Tes yeux bleus
Se reflètent dans mes yeux noirs
Où est la différence ?
Dans le regard des autres… ?
Qui sont-ils ?
De quel droit jugent-il ?
Je suis noir, tu es blanche
Tout comme sur une portée
Où les notes se mélangent
Nous avons mélangé notre couleur
Pour jouer ensemble
A la mélodie du bonheur
Le style on s’en balance
Je suis noir, tu es blanche
On s’aime à en mourir
Voilà toute la différence


                                        Maria Concetta Bisogno
                                        30 janvier 2009

vendredi 27 janvier 2012

VALENTINE


                                             Valentine ma chérie
Je t’ai apporté
Des bonbons
Car tu es bien
Maigre ma chérie
Mets un peu de
Viande sur tes
« ossiaux »
Je sais, la mode est
Aux planches
A pain
Mais moi Valentine
Tu le sais
J’aime le boudin
Le blanc , le noir
Quelle importance ?
Avec des pommes
C’est divin
Toi, tu n’aimes
Que le light
Sans couenne, sans lard
Sans goût
Un de ces quatre
Tu vas finir
Comme tes clés
Dans l’égout
Bientôt ma chérie
Mince comme tu l’es
On ne verra plus que
Tes robes se promener
Et tel un poisson
Tu me glisseras des mains
Au moment où
Je te ferai un câlin
Sans compter tes os qui
Jouent des castagnettes
Je ne suis pas Andalou
Je préfère la grosse caisse
Arrête donc avec
Cette mode stupide
Qui fait des femmes
Des portes manteaux
A gambettes
J’en ai marre de me
Cogner à tes aspérités
Alors Valentine
Essaye de m’écouter
Fais nous donc du bon
Boudin et viens en manger.


Maria concetta Bisogno

SAN VALENTINO




Piccolo angioletto
Caro mio diletto
Eros oppure Valentino
Sei tu che decidi
Del mio destino
Hai scoccato la freccia ?
Avvelenata..oppure
Innammorata ?
L’avvenire lo dirà
Tanto nei due casi
Se ti sei sbagliato
Il mio cuore capirà
Ed il 14 febbraio
O ti maledirà
Oppure lo spero
Ti benedirà
San Valentino
Biricchino biricchino
Mettiti gli occhiali
Oppure vieni più vicino
Per scoccare
La tua freccia
Che possa per la vita
Nel mio cuore
Fare breccia

Maria Concetta Bisogno

mardi 24 janvier 2012

LE CHANT DES SERINGUES


Tu avais 15 ans, la vie t’attendait
Mais au détour du chemin
Le dealer te guettait
Sa cape noire s’est refermée sur toi
En toute innocence tu es
Devenu sa proie
Ta jeune vie a volé en éclats
Eclats de démence où
La défonce est loi
Finis pour toi les jeux, le sport
L’amour
Tu fréquentes désormais ta dose
Au jour le jour
Ce diable blanc qui ne met
Pas de gants
Pour t’arracher les tripes t’est
Rentré dans le sang
L’aiguille qui te promet
Le bonheur ineffable
Chaque jour un peu plus
T’entraîne dans ses vagues
Tel Ulysse tu essayes
D’y échapper
A ce chant de seringues
Qui te fait dériver
Vers des rives désertes
Mais peuplées de démons
Tu es banni, rejeté
Tu te sens seul au monde
Et les tiens tu t’en fous
Y a que la came qui compte
Et pourtant tout au long
De ta longue descente aux enfers
Leur amour t’a soutenu
Pour t’aider mais en vain
Fleur du mal tu t’en vas
Tu as choisi ton destin
Et le dealer à la cape noire
Va guetter le prochain


Maria Concetta Bisogno

lundi 23 janvier 2012

ENTRE RIRES ET LARMES


                                       La vie s’écoule comme un long fleuve
Pas toujours tranquille
Mais dans ce monde plein de cruauté
Il y a un port d’attache
Où je me sens en sûreté
Ce sont tes bras qui m’étreignent
Contre ton cœur, ton cœur
Qui bat au même rythme que le mien
Tous ces mots que tu me murmures
A l’oreille m’emportent vers un pays
Bleu, unique, où la vie est douce, belle
Que personne jamais ne vienne troubler
Ce havre de paix, qu’année après année
Nos cœurs ont construit, partagé
Entre rires et larmes les années ont défilé
Laissant sur nos visages
Les sillons de la vie qui a passé
Meurtris, déchirés mais encore deux
Dans la tempête, deux à partager l’espoir
Entre rires et larmes
L’hiver encore lointain
De sa lame de froid nous épargnera
Car notre tendresse fera fondre le gel
Et toi tu seras là pour moi et moi pour toi
Comme au premier jour de notre amour
Entre rires et larmes l’important
C’est d’être deux pour la vie


Bisogno Maria Concetta
Avril 2000

HOMMAGE A MON PERE


Au commencement, c'étaient les corons
Les hommes travaillaient au fond.
Les épouses de toutes nationalités
Dans le hurlement des sirènes
A la mine se précipitaient
C'était une tour de Babel
Tous ces cris qui montaient au ciel
Si un nom manquait à l'appel
Tragique sort, destin cruel
Là derrière ces grilles
Pas de nationalité
C'étaient des hommes solidaires
L'Europe de demain, eux
L'avaient déjà forgée.
La mode passe, les mines trépassent
Fini le hurlement qui glaçait le sang
La sirène est retournée
sur son rocher à Copenhague
A présent les corons sont redevenus blancs
Libérés de ce suaire noir, infâme
Le Borinage arbore un éclat neuf
Année après année, toujours plus vert
Hommage à tous ces hommes,
Mineurs de fond
Et surtout à l'un d'entre eux
Vincent, mon père
Je l'appelais Mont Blanc,
tout droit sorti de la mine
Son sourire était éclatant
Il allait sous terre avec ses compagnons
Extraire la poussière, travailler le charbon
Toujours d'humeur égale, gai, sensible, bon
Il était le rital, un travailleur de fond
Les années ont passé, sa lampe ne lui sert plus
Mais la taille et le bouveau sont
Toujours dans ses pensées
Car il lui reste comme souvenir dans les poumons
Ce corps à corps de 10 ans avec la poussière
Parfois, elle lui rappelle le temps passé
Le fait tousser
Mais lui, mon père, digne et stoïque
Sans s'affoler dit que c'est l'age
Que l'air est pur à la surface
Et qu'il est beau le Borinage
Tous ces terrils pleins de verdure
S'accordent bien au paysage
Le plat pays qui n'est pas le tien, Vincent
Te doit un peu de ces avantages.

                                                              Maria Concetta Bisogno